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Chemin faisant...
14 septembre 2022

Welcome home your Majesty!

 

       Un tunnel tout noir, une énergie qui se déplace à une vitesse vertigineuse….

La Reine Elizabeth II : Qu’est-ce qui me prend ? Où suis-je ? Où sont mes gardes ???? HELP !!!!!

Personne ne répond… l’énergie poursuit sa glissade vers une destination inconnue… Enfin, une petite lumière au loin…

La Reine : Ah !! Les lumières du palais ! On a dû me transporter à Buckingham ! Home sweet home… Mais c’est bizarre quand-même… Cela ressemblerait plutôt à Windsor… Non plus ! Où suis-je??? Pourquoi personne ne répond???

       Elle s’approche de plus en plus de la source lumineuse, qui grandit et s’intensifie au fur et à mesure qu’elle avance, jusqu’à s’imposer et dominer la perspective de la reine. Une silhouette encore très floue lui tend la main.

La silhouette : Welcome home your Majesty !

La Reine: Ne touchez pas ou j’appelle mes gardes! Depuis quand on se permet de toucher la reine ? Mais dans quel monde nous vivons ?

La silhouette : Chhhhh…. Calmez-vous ! C’est moi…

La Reine : Qui, vous ???? Où suis-je ???

La silhouette : Ma Lilibet chérie ! Qu’est-ce que tu m’as manqué !

La Reine : Philip ? C’est toi ? Philip ???

La silhouette : Oui, c’est moi ton Philip, ton amour, ton ami, ton confident, ton serviteur…

La Reine (se jetant dans ses bras en pleurant) : Mon Philou… Mon chou… Comment se fait-il ? Est-ce que je rêve ? Et pourquoi tu es si flou ?

Le Prince Philip : Bienvenue au Royaume ma Reine, le Vrai…

La Reine : Suis-je morte ?

Le Prince Philip : Tu es seulement passée de l’autre côté, tu es plus vivante que jamais…

La Reine : Impossible…  J’étais dans mon lit tout à l’heure, à Balmoral… Je dormais… Et du coup…

Le Prince Philip : Et du coup ton heure a sonné… Tu as quitté ton enveloppe charnelle et tu t’es envolée vers moi… vers ton royaume éternel…

La reine commence à comprendre et à percevoir les traits de son époux…

La Reine : Tu fais beaucoup plus jeune ! Où sont passées tes rides et tes sourcils en bataille ? Qu’est-ce que tu es beau mon Philip ! On dirait que tu as rajeuni de cinquante ans !!

Le Prince Philip : Toi aussi tu fais beaucoup plus jeune… Ici on perçoit de la façon dont on veut être perçu, et on se métamorphose au gré de notre volonté et de notre pensée… Tu vas t’y plaire, tu verras ! Allez, viens…

Il lui saisit le bras et elle l’arrête brusquement…

La Reine : Qu’est-ce qui te prend ??? Tu oublies le protocole ? Deux pas en arrière !!

Le Prince Philip (en riant) : Quel protocole ? Ici on est tous rois et reines…

La reine, un peu perplexe, se laisse traîner vers une antichambre encore plus lumineuse… Trois silhouettes avancent vers elle…

Silhouette 1 : Ma fille ! Ma fierté ! Tu as été formidable !

Silhouette 2 : Bienvenue ma bichette ! Viens embrasser maman !

Silhouette 3 : Ma sœur chérie ! Quel plaisir de te retrouver !

Elle reconnaît d’emblée le Roi Georges VI, la Reine Mère et la Princesse Margaret. Elle se jette dans leurs bras pendant que Philip assiste, ému, aux retrouvailles de la famille royale de sa jeunesse…

Georges VI : Tu n’aurais pu faire mieux. Je suis si fier de toi ! Tu nous as surpassés tous !

La Reine : Oh papa ! Mon souverain ! Mon roi bien-aimé ! C’est toi qui m’as tout appris. Sans ton exemple je n’aurais pas été celle que j’ai été… Et (se tournant vers sa mère) sans toi non plus, maman…

Margaret : Et moi donc ? Je compte pour du beurre ?

La Reine : Ma petite Margo… Le monde était beaucoup moins joyeux sans toi ! Tu m’as profondément manqué !! Même s’il est vrai que tu m’as souvent donné du fil à retordre ! (Elle sourit)

Margaret (en souriant aussi): Rassure-toi. Ici il n’y a ni alcool ni escapades compromettantes… Tu n’as rien à craindre !

La Reine : Ouf ! Quel soulagement !

La Reine Mère : Viens te joindre à nous Philip. Quel bonheur de vous retrouver tous, mes enfants ! Allez, on a tellement de choses à se raconter…

         L’ex Royal Family s’apprête à traverser l’antichambre lumineuse lorsque tout à coup, dans un halo de lumière encore plus intense et presque éblouissant, une silhouette leur apparaît. La créature, d’abord inconsistante et inidentifiable, se définit de plus en plus et prend la forme d’une jeune femme d’une beauté déstabilisante, blonde, grande, élancée, un regard qui exprime à la fois une douceur qui fait chavirer les cœurs et une détermination presque intrigante… Les cinq se regardent ébahis et ne peuvent s’empêcher de reculer d’un pas, en reconnaissant d’emblée Lady Diana…

La Reine : Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous faites ici ?

Lady Di : Sa Majesté ! Bienvenue. Je commençais à m’impatienter…

La Reine : C’est une réunion familiale. Vous n’avez pas le droit de vous imposer. Vous enfreignez la loi.

Lady Di (en souriant) : Je vois que vous n’avez rien perdu de votre acrimonie. La famille royale, c’est du passé. Le protocole, votre foutu protocole, n’a pas de raison d’être ici. Tout cela fait partie d’un monde qui ne nous appartient plus. Ici, on est tous souverains, et le seul protocole est celui de l’Amour, à moins que…

La Reine : A moins que… ?

Lady Di : A moins que l’accès à la Lumière vous soit refusé… On a des comptes à régler d’abord…

La Reine : Des comptes ? Quels comptes ?

Lady Di : De longues années de galère où je devais afficher un sourire factice, des séances interminables d’entraînement pour le faire paraître plus naturel et pour dissimuler les traits crispés et le mal qui me rongeait à l’intérieur, les humiliations que j’ai dû subir au quotidien, l’incompréhension et le manque d’empathie, les complots et les mensonges pour me rabaisser, pour m’anéantir, la manipulation que j’ai dû endurer, comme une marionnette, pour refléter l’image de l’irréprochable Princesse de Galles, pendant que je distribuais des sourires à droite et à gauche, la mort dans l’âme…

La Reine : Qu’est-ce que tu me reproches au juste ? Je t’ai accueillie sous mon aile, je t’ai offert mon fils aîné, l’héritier du trône ; je t’ai donné un titre princier, le rêve de chaque jeune fille, quoi !

Lady Di : Je m’en serais bien passée, mais je n’avais pas le choix…

La Reine : Tu n’avais qu’à t’abstenir donc…

Lady Di : M’abstenir ? De quoi ? Parce que j’avais le droit de m’abstenir ? de refuser quoi que ce soit ? Parce que j’avais le droit de rejeter la volonté de Sa Majesté la Reine du Royaume-Uni et du Commonwealth ? Parce que j’aurais pu rejeter le prétendant au trône, Son Altesse le Prince de Galles ? Tout était prévu et étudié avec soin : la comédie des noces du siècle, notre mariage à trois, ma souffrance, mon malheur…

La Reine : Je n’ai rien à me reprocher. J’ai passé 70 ans au service de la Couronne en soumettant toujours mes désirs personnels aux intérêts de la Monarchie.

Lady Di : Sauf qu’en bafouant vos désirs personnels vous avez détruit ceux des autres…

La Reine : Alors là je vous ordonne de vous taire ! Je suis la Reine et je suis le chef du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, le gouverneur suprême de l’Eglise d’Angleterre, souveraine de…

Lady Di : Arrêtez ! Vous êtes une âme, juste une âme, tout comme moi. Votre couronne et vos titres sont restés dans un monde matériel dont vous ne faites plus partie. Vous n’avez aucun pouvoir sur nous, à part celui d’être vous-même une bonne fois pour toutes ! Je peux comprendre qu’après toute une vie de privilèges et soixante-dix ans à afficher sa supériorité sur le commun des mortels ce n’est pas facile de retrouver son vrai Moi… Vous êtes encore au portes de l’au-delà, vous apprendrez, c’est certain ; c’est aussi pour cela que je viens vous accueillir, pour vous permettre de vous confronter à vous-même, pour vous libérer du poids de vos actions terrestres, pour vous montrer la voie, car une fois que vous aurez franchi ce seuil ce sera impossible de reculer…

La Reine : Qu’y a-t-il au-delà de ce seuil ?

Lady Di : Ce n’est pas à moi de vous le dire, d’autant plus que chaque âme a son parcours personnel…

La Reine : Bon d’accord. Je vous écoute.

Lady Di : Pourquoi m’avez-vous fait du mal ? Avais-je l’impression de vouloir vous nuire ?

La Reine : Ce n’était pas volontaire. J’avais un royaume à gouverner et des traditions à défendre. C’était ma priorité.

Lady Di : Vous saviez que votre fils était amoureux d’une autre femme. Pourquoi avez-vous permis qu’il m’épouse ?

La Reine : Parce que vous répondiez aux critères de la famille royale et parce que je pensais que le temps aurait tassé sa passion.

Lady Di : Comment avez-vous pu prononcer le serment lors de votre couronnement et vous comporter ainsi par la suite ? Vous n’y avez pas pensé ?

La Reine : Si. J’y pensais tous les jours à mon serment. Je ne crois pas l’avoir trahi. Tous mes actes ont été décidés en faveur de la monarchie.

Lady Di : La monarchie est constituée essentiellement d’humains. A quoi bon respecter les traditions et appliquer le protocole si cela nous rend malheureux ?

La Reine : Ce n’était pas mon intention de faire des malheureux. Je pensais que c’était pour le mieux.

Lady Di : Allons donc ! Vous avez épousé un homme qui aurait pu ne pas convenir aux critères de la monarchie ! D’origine étrangère, ruiné, sans parler des liens politiques suspects de ses frères. Votre père aurait pu légitimement refuser. Mais il a su faire prévaloir le côté humain et paternel, pour votre bonheur. Je ne pense pas que cela ait nui à la monarchie ! Il aurait dû vous servir d’exemple… Cela aurait rendu chacun de nous plus heureux…

La Reine : Oui, peut-être…  Je vous aimais bien, pourtant…

Lady Di : Moi aussi je vous aimais, et j’étais folle amoureuse de Charles. J’avais rejoint votre famille avec la meilleure volonté du monde.

La Reine : Je suis désolée pour vous, Diana. Vous méritiez mieux, c’est certain. J’espère toutefois que l’amour et la solidarité du peuple auront été pour vous une compensation suffisante.

Lady Di : Le regret est un sentiment terrestre et à l’heure qu’il est je suis comblée. Ma seule préoccupation, en arrivant ici, c’était le sort de mes enfants…

La Reine : William et Harry ont bénéficié de tout notre amour et de toutes nos attentions…

Lady Di : Je sais, je ne les ai jamais quittés… J’ai toujours veillé sur eux…

La Reine : Vous pouvez être fière d’eux…

Lady Di : Ils ont beaucoup souffert de mon départ, toutefois…

La Reine : C’est certain. Maudit sort…

Lady Di : Sort ?

La Reine : Que voulez-vous dire ?

Lady Di : 31 août 1997…

           A ce moment précis le décor s’assombrit et prend la forme d’un tunnel sous le pont de l’Alma, à Paris… Il est 0h 23. Une Mercedes noire amorce le virage du souterrain et fond sur une Fiat Uno qui roule sur la file droite. Le chauffeur cherche à l’éviter mais la Mercedes accroche le pare-choc arrière de la Fiat, ce qui déstabilise la Berline. Il freine une première fois et la Mercedes effleure le troisième pilier qui sépare les deux voies. Le chauffeur freine à nouveau. Le choc frontal contre le pilier de béton armé est violent. Henri Paul, le chauffeur, meurt sur le coup. Lady Diana, recroquevillée entre les deux sièges, est en coma vigile et son garde du corps gravement blessé. A côté d’elle, Dodi Al-Fayed ne montre aucun signe de vie. Une ambulance arrive et on essaye d’abord de réanimer les victimes sur place avant de les transporter à La Salpêtrière. Dodi Al-Fayed est déclaré mort. Lady Di est inconsciente et souffre de blessures à la tête, à la poitrine et de multiples fractures. Après plusieurs arrêts cardiaques et des tentatives acharnées de réanimation, elle est déclarée morte à 4h du matin…

            C’est la première fois que la Reine assiste à cette scène outre que par ouï-dire ou que par les divers témoignages et photos qui ont suivi la tragédie. Elle est incapable de prononcer un seul mot et son regard traduit une vraie commotion. Le décor retrouve graduellement sa lumière...

La Reine : Je n’ai pas de mots…

Lady Di : Il fallait bien que vous assistiez directement à la scène. Les témoignages ne rendent jamais le vécu.

La Reine : Je suis désolée, Diana. Que puis-je faire pour vous ?

Lady Di : Rien. Moi j’ai déjà accédé à la Lumière et je ne pourrais aller mieux. C’est vous qui avez besoin d’expier vos péchés, ne serait-ce qu’en vous mettant à ma place et en ressentant tout ce que j’ai pu ressentir…

La Reine : Ai-je encore le temps ou c'est trop tard ?

Lady Di : C’est déjà fait, en partie. Pour le reste, vous allez être confrontée à vous-même dans d’autres situations et là je n’y suis pour rien. Je vous souhaite bonne chance. God save the Queen !

La Reine : God save the King !

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